ALEXIS HENRY AUX COUTEAUX DE CONTY
Alexis Henry Aux Couteaux de Conty, (alors auteur des biens connus Guides Bleus touristiques de 1866 jusqu’au milieu du 20ème siècle), comme le tout-Paris littéraire, artistique et théâtral qui aimait à se retrouver à Étretat, fréquentait les lieux célèbres tels que « L’Auberge de la Belle Ernestine » à Saint Jouin ou « L’Hôtellerie des Vieux Plats » à Gonneville la Mallet, où il y appréciait – paraît-il – tellement la cuisine qu’il essaya d’engager, sans succès, Paul Aubourg, à son service pour son domicile parisien.
Tombé lui aussi amoureux du site sauvage et romantique du vallon de Bruneval, il projeta d’en faire une station balnéaire.
SES OEUVRES
Dès 1877, il acquit un grand nombre de terrains et entreprit d’abord la construction de 2 pavillons en bordure du CD 111, à une centaine de mètres dans la descente vers la mer.
Le premier : fut orné en façade, d’une statue en bois polychrome d’époque médiévale représentant une Vierge Douloureuse (au XIème siècle la Paroisse était dédiée à la Très Sainte Vierge qui présida à l’existence de ce coin de terre à travers les siècles).
Le deuxième : à l’entrée, l’enseigne d’un chat blanc en poterie. Au premier étage, la chambre de Monsieur de Conty révèle, au plafond en voûte, une superbe peinture en « trompe l’oeil » représentant le ciel au travers d’une verrière où s’entrelacent, des rosiers grimpants et se posent des oiseaux (d’où le nom de « Chambre aux oiseaux »), oeuvre non signée, sans doute réalisée part l’un des célèbres peintres présents alors dans la région…
Face à ces deux pavillons, Monsieur de Conty fit construire des écuries transformées plus tard en une confortable installation pour colonies de vacances : « Le Chalet Saint-Antoine » (aujourd’hui détruit mais situé sur l’actuelle propriété de Monsieur Cheinisse). Toujours hanté par son désir de faire de Bruneval une station à la mode, Monsieur de Conty qui semblait aimer le style « Roccoco-marocain », fit construire sur la plage un établissement d’abord nommé « Le Castel des Kroumirs » puis « Casino » qui servit de poste principal à l’armée allemande, sous l’occupation. Dans le même style, une petite tour est toujours visible, face à la propriété du Beau-Minet.
Sur un des terrains destinés aux futures constructions, on peut encore voir, une grotte « rocaille » construite et ornée d’une statue de Notre Dame de Lourdes.
UN PLAN QUI ÉCHOUE
La proximité d’Étretat et les difficultés d’accès de Bruneval firent échouer l’entreprise de Monsieur de Conty qui nota, dans son célèbre guide, moitié plaisant, moitié déconfit : « Bruneval : 16 habitants, 17 quand j’y suis ».
Lorsqu’il mourut en 1896, sans héritier direct, son projet resta sans suite. Son légataire universel, sous condition de conserver les biens de famille pendant dix années, son cousin Jules Paul Aux Couteaux de Conty, s’empressa de les mettre en vente publique, en 13 llots, dès 1907. Les deux « Pavillons Conty » devinrent propriété de Monsieur Louis Ferdinand Paillette, cultivateur à Bruneval.
DE 1914 À 1935
En 1914, Gaétan, Balthazar, Mathias CORNU, frère du curé de la Poterie, devient locataire des pavillons et les transforme en hôtel.
L’Hôtel Beau-Minet est inauguré le 14 juillet 1914 et exploité par Monsieur Cornu, (dit « Coeur ») jusqu’en 1926.
La « fantaisie des bains de mer », mis à la mode dès 1824, par la Duchesse de Berry, touche Étretat en 1843 et ne cesse de s’amplifier. (Preuve historiques incontestables relatées, dans sa lettre en mars 1671, par Madame de Sévigné sur la pratique des bains de mer contre la rage, à présent c’est la rage des bains de mer ». L’affluence est telle que le trop-plein d’Etretat profite à Bruneval, dont la réputation de magnifique vallon calme et pittoresque se répand.
Si la clientèle de la semaine accueillie par « Coeur », semble plutôt abriter « les rendez-vous galants », le week-end est réservé aux retrouvailles familiales ponctuées de jeux d’enfants à la plage et de promenades contemplatives face à cette mer aux aspects si changeants et captivants.
En 1926, Monsieur Cornu vend son fond de commerce à Monsieur Armand, Henry, Jean, Renaud avec l’obligation de conserver à l’hôtel son enseigne « Beau-Minet ».
En 1933, Simone Marie-Louise, Berthe Paillette hérite de son grand-père Ferdinand.
DE 1935 À 1944
En 1935, le fond de commerce est revendu à un architecte de Bruneval, Monsieur Paul, Louis, Albert Vennier et son épouse et y apportent agrandissements et embellissements.
En 1942, Dans la nuit du 27 au 28 février 1942, Monsieur et Madame Vennier furent les témoins de l’opération de la prise du radar allemand « L’Opération Biting ». Dès lors, ils furent surveillés et contrôlés sans relâche durant deux années. Ils durent quitter définitivement le Beau-Minet, le 15 février 1944, sur l’ordre d’évacuation de Bruneval, par le Général Rommel. À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’Hôtel Beau-Minet est repris par Monsieur et Madame Guesset.
Le Général De Gaulle à Bruneval
Le 30 mars 1947, le Général de Gaulle, Au Beau-Minet. À la demande du Colonel Remy, le Général vient à Bruneval, poser la première pierre sur le Blockhaus commémorant l’exploit du 27 février 1942, en présence de milliers de résistants accourus de la France entière. C’est au Beau-Minet que le Général de Gaulle déjeunera.