Le ramassage des galets
À la fin du XVIII ème siècle, on ramassait déjà des galets. Le caillou était utilisé dans la construction d’édifices ou servait à la consolidation des voiries environnantes.
Vers 1900, le ramassage devint une activité économique à part entière. Chaque valleuse, petites vallées sèches typiques du Pays de Caux qui mène à la mer, comptait de nombreuses équipes de ramasseurs et ramasseuses de galets. La difficulté et les particularités d’accès aux plages conditionnaient le mode de transport. Les chemins caillouteux étaient réservés aux ânes, mules et autres chevaux qui remontaient 5 à 6 sacs de 50 à 60 kg chacun.
Lorsque les marches d’accès n’existaient pas, on remontaient le galet à dos d’homme dans des paniers, en escaladant les quelques mètres de falaise à l’aide de cordes. Avec le temps, les conditions d’accès s’améliorent, et des «téléphériques» furent installés. Une fois remonté en haut des valleuses, le galet était déposé puis collecté une fois par semaine pour être transporté jusqu’au port du Havre, puis acheminé par bateaux vers les États-Unis ou le Japon. Pas moins de 120 tonnes quittaient alors nos côtes tous les quinze jours.
Le galet avait un prix. Plus la bille de galet était ronde et petite, plus elle avait de la valeur. Tôt le matin, ces «galériens», arc boutés, agenouillés sur leurs toiles de jute, dos au vent, cherchaient le bon calibre.
Le métier de ramasseur de galets pouvait être exercé par certains toute l’année ou pour d’autres, représentait une activité complémentaire à la pêche.
Dans les années 70, les prélèvements furent restreints et depuis 1985, l’exploitation du galet a été interdite pour préserver une ressource qui a diminuée de moitié en 100 ans. Le cordon de galets constitue une irremplaçable protection naturelle contre l’érosion et les assauts des tempêtes.